L'histoire de Biarritz

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Le temps des baleines

Au Moyen Age, Biarritz est un petit port dont les pêcheurs sont renommés pour leur habileté à harponner les baleines. L’huile de l’animal est alors très recherchée pour éclairer les maisons. On utilise aussi les os et les côtes pour fabriquer des clôtures ; la peau, découpée en lanières, pour confectionner des sièges ou des casques. Bien sûr, on mange aussi la chair, en particulier la langue, mets de choix pour visiteurs de marque. Le site du village est particulièrement bien adapté à la pêche à la baleine. L’anse où se trouve aujourd’hui le Port Vieux est à l’abri de la houle du large. Une passe garantit l’accès des embarcations à la baie. La plage en pente douce permet d’échouer les cétacés à marée haute, puis d’attendre la marée basse pour les dépecer.

Les villageois travaillent sur la plage, où ils ont installé des fours pour fondre le lard, des cheminées pour cuire et fumer la viande, des amphores pour conserver l’huile.

Les baleines font vivre les pêcheurs jusque vers la moitié du XVIIème siècle. Puis elles s’éloignent de plus en plus vers le large et les pêcheurs devront aller jusque vers Terre Neuve pour les trouver.

Biarritz devient une "station balnéaire"

Les Biarrots n’ont pas attendu l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie pour goûter les bains de mer sur leurs longues plages de sable. Dès 1609, un observateur, le Conseiller de Lancre, remarque cette pratique qu’il juge fort malséante : « ce mélange de grandes filles et de jeunes pêcheurs qu’on voit à la côte en mandille, et tout nus en dessous, se pêle-mêlant dans les ondes »… Les Biarrots n’en ont certes cure, et continuent à se plonger dans la mer, bien qu’en 1774 la ville leur ait refusé d’ériger des guérites pour se changer.

Il faudra attendre le milieu du XVIIIème siècle avant que les bains ne soient reconnus comme une thérapie efficace contre toutes sortes de maux.L’une des toutes premières conquêtes célèbres de Biarritz est Victor Hugo, venu là en 1843. Charmé par ce « village blanc à toits roux et à contrevents verts posé sur des croupes de gazon » il redoute immédiatement que « Biarritz devienne à la mode ». « Ce jour arrivera vite ! », remarque-t-il avec clairvoyance .

En effet, onze ans plus tard, la comtesse de Montijo, qui avait séjourné là durant son enfance, s’y installe en grande pompe après son mariage avec Napoléon III, pour un séjour de deux mois. Accueilli par les vivats de la foule, le couple impérial élit domicile au château de Gramont qui appartient au Maire de Bayonne.

Rapidement, Napoléon fait construire une résidence d’été pour son épouse, la Villa Eugénie, et le couple prend l’habitude de venir chaque année, jusqu’en 1868, profiter des bienfaits de la mer et du climat. Dans son sillage, de nombreuses têtes couronnées découvrent cette bourgade. Rois de Würtenberg, de Belgique et du Portugal, princes russes, polonais et roumains, Grands d’Espagne et Lords Anglais donnent son « cachet » à Biarritz, qui compte alors 10.000 estivants à chaque saison.

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Mondanités et noctambules

A la fin du siècle, la Belle Epoque ayant succédé au Second Empire, ce sont les têtes couronnées de la République qui adoptent ce lieu de villégiature. Entre-temps, la ville s’est ornée de demeures aux styles variés et flamboyants. Sadi Carnot, Poincaré, Clemenceau, Jules Ferry, Alexandre Dumas, Zola se rencontrent autour des plages. Les aristocrates anglais, dont les ancêtres ont découvert le lieu au début du siècle pendant les guerres napoléoniennes, s’y installent à la suite du prince de Galles, futur Edouard VII, qui passe cinq saisons dans l’ancienne résidence impériale, transformée en hôtel dès 1893, l’Hôtel du Palais. Ce sont les Anglais qui donneront à Biarritz son premier golf, le Golf du Phare, et ses premiers concours hippiques. Quant à la belle Elisabeth d’Autriche, dite « Sissi », elle cherche là une consolation à son mal de vivre.

Au tournant du siècle, le tout nouveau Casino Municipal ainsi que le Casino Bellevue attirent vedettes du spectacle et « flambeurs ». Sarah Bernhardt et Lucien Guitry, père de Sacha, s’y produisent. Le spectacle terminé, ils dansent toute la nuit. Les plaisirs distingués des mondains du siècle passé font place aux nuits agitées des nouveaux noctambules parisiens. Ici, on s’exerce jusqu’à l’aube à l’art tout nouveau du charleston, dans les années vingt, et les propriétaires des grandes villas font danser tous leurs amis dans leur parc. Jusqu’au palais de la Reine Nathalie de Serbie, qui devient « le Pavillon Royal ».

Après la seconde guerre mondiale, Biarritz retrouve son entrain grâce notamment aux fêtes somptueuses du marquis de Cuevas. Elle attire toujours le gotha : Farouk d’Egypte, Michel de Roumanie, Pierre de Yougoslavie. Mais aussi les stars de cinéma, telles Rita Hayworth qui fait une escale avec l’Aga Khan, ou bien Frank Sinatra, Gary Cooper et Bing Crosby.

Les fêtes continuent de battre leur plein dans les années soixante, un tout petit peu plus discrètes, mais pas moins brillantes. Avec les années soixante-dix et quatre-vingts, Biarritz ajoutera à ses nuits fastueuses de nouvelles activités,diurnes celles-là, propres à séduire des contemporains plus pressés.

Edouard VII à la buvette des eaux minérales de la Grande Plage

Le roi d’Angleterre Edouard VII est lui aussi tombé sous le charme de Biarritz. Il consacre beaucoup de son temps de villégiature à de longues promenades.

Lors de ses séjours, il aime emprunter la sortie « plage » de l’hôtel du Palais où il réside. Invariablement, deux pittoresques « clochards » l’y attendent et il leur donne, quotidiennement avec bonhomie, une généreuse aumône .Aimant passer autant que possible incognito, il se mélange volontiers aux promeneurs. Parfois, en compagnie de son médecin personnel, il fait halte à la célèbre buvette des eaux minérales de la grande plage.

edouard VII à Biarritz
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reine-victoria à Biarritz